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Libération

Rainier de Monaco, prince de la «PAC folle».

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publié le 30 mars 1998 à 21h41

La République française a dépêché les grands moyens, samedi, pour

protéger le château du prince Rainier de Monaco. Non pas sur le rocher, mais à Marchais, village de 360 habitants, près de Laon, dans l'Aisne. Deux cents agriculteurs avaient fait le déplacement pour manifester devant sa somptueuse propriété constituée d'un château, d'une exploitation agricole de près de 1 000 hectares et d'un bois de 1 800 hectares. Une manifestation à l'initiative du collectif Stop à la PAC folle, mouvement né dans le Nord-Pas-de-Calais réunissant la Confédération paysanne, des associations de consommateurs, de chômeurs et de protection de l'environnement. Dans la ligne de mire des agriculteurs, l'inégalité du système des primes agricoles accordées par l'Europe. «Les primes sont attribuées par hectare. Ainsi, le prince Rainier touche environ 1,5 million de francs par an de primes agricoles. Ce n'est pas à lui qu'on en veut, mais au système qui favorise les plus riches pendant que les jeunes agriculteurs ont du mal à s'installer», explique Rémi Mulet, délégué départemental de la Confédération paysanne. Dans l'Aisne, les quelques gros exploitants ne cessent de s'agrandir, rachetant à tour de bras les petites exploitations, ne laissant aucune chance ou presque aux nouveaux venus. «C'est un moyen aussi pour ne pas payer d'impôts. On rachète des terres au-dessus du prix normal afin de créer artificiellement un déficit dans l'exploitation agricole. Face à cela, les jeunes agriculteurs n'ont aucun