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Libération

DECAUX bataille pour rester seul à l'affiche. Le leader du mobilier urbain lance une OPA sur son grand rival.

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publié le 31 mars 1998 à 21h50

Pendant des années, sur le marché français, il a vécu sans aucune

concurrence. Impossible de marcher sur les trottoirs des grandes villes sans se cogner au mobilier urbain de Jean-Claude Decaux. Et puis l'an dernier, Rennes lui a préféré un anglais, More Group. C'était déjà dur à admettre. Que cet anglais se mette à roucouler avec un américain et soit en passe de lui ravir sa place de leader mondial, c'en était trop. Hier, Jean-Claude Decaux a lancé une OPA sur ce rival britannique encombrant. Et pour montrer que le petit français avait de la réserve, il a mis sur la table 4,8 milliards de francs (475 millions de livres sterling), soit 8% de plus que le prétendant américain, le groupe Clear Channel People, dont les fiançailles avec More Group avaient pourtant été célébrées. C'est une belle et grosse somme pour quelqu'un comme Jean-Claude Decaux qui avait toujours assuré n'avoir pas besoin d'une acquisition pour financer sa prospérité.

Faut croire que les temps ont changé. Jusqu'à présent, quasi pieds et poings liés par des contrats tenaces (lire encadré), ses clients n'avaient d'autres choix que de le rester. Le marché des faces publicitaires tournait ainsi: Jean-Claude Decaux possédait les grandes villes de plus de 100 000 habitants, voire parfois en dessous. Et Sirocco, le numéro deux avec 20% de parts de marché, s'occupait des petites et moyennes agglomérations. Les sociétés françaises capables d'installer et d'entretenir du mobilier urbain à support publicitaire ne courr