Caracas, de notre correspondant.
«Le Venezuela a joué une partie de poker avec l'Arabie Saoudite. Et non seulement il a raflé tout l'argent qui était sur la table, mais il a emporté aussi la table et les chaises», raconte un des Vénézuéliens qui a participé, le 22 mars, à l'élaboration du «pacte de Riyad». Depuis une semaine, Caracas ne cache pas sa satisfaction d'avoir fait adouber sans douleur, par ses partenaires, les quelque 3,1 millions de barils de pétrole qu'il distribuera jusqu'à la fin de l'année sur le marché mondial, soit 600 000 de plus que le quota imposé il y a peu par l'Opep. «Le pacte de Riyad a relégué le système des quotas au rayon des accessoires du passé», a d'ailleurscommenté le ministre du Pétrole vénézuélien. Dont le conseiller ajoute en privé: «Faites le calcul, on vendait illégalement, si je puis dire, 3,3 millions de barils par jour, puisque l'on avait fait exploser depuis plus de un an notre quota Opep fixé à 2,5 millions. On a accepté de réduire notre production de 200 000 barils, mais maintenant on est installé au-delà de la barre des 3 millions de barils et cela avec l'accord de tous. C'est pas beau ça?». D'autant plus que la remontée des cours du brut vénézuélien compensera largement l'«effort» consenti par le pays pour juguler sa surproduction. «Les producteurs devront maintenant s'organiser différemment, analyse un conseiller du président de PDVSA, la société nationale des pétroles vénézuéliens, les pays de l'Opep ne contrôlent plus que 35%