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Libération

Le chômage en pente douce. Légère amélioration grâce à la création d'emplois précaires.

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publié le 1er avril 1998 à 0h05

Le chômage a-t-il baissé au mois de février, comme semblent le

montrer les chiffres publiés hier par le ministère de l'Emploi? Oui, si on s'en tient au nouveau mode de calcul mis en place par Edouard Balladur en 1995. Dans ce cas, le nombre de demandeurs d'emploi diminue de 7 300 par rapport à janvier (-0,2%). Non, si on adopte l'ancien calcul, incluant les chômeurs ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures dans le mois et donc plus sensibles à la précarisation de l'emploi. Cet indicateur-là, dont Martine Aubry avait annoncé, à son arrivée au ministère de l'Emploi, qu'elle souhaitait le remettre en vigueur, recense 10 600 demandeurs d'emploi supplémentaires (+0,3%) en février. Enfin, pour mettre tout le monde d'accord, il existe une troisième statistique: celle de l'Insee, qui, appliquant la norme du Bureau international du travail (BIT), donne un taux de chômage inchangé à 12,1%.

Au-delà de ces sempiternelles querelles de définition, les chiffres d'hier confirment les deux tendances lourdes du marché du travail. D'abord, le chômage est sur une pente légèrement décroissante depuis l'automne. Ensuite, cette amélioration est due pour l'essentiel à l'émergence d'emplois à durée déterminée et à temps partiel imposé, et non à des embauches stables. C'est d'ailleurs un phénomène classique en période de reprise économique. Dans un premier temps, les entreprises, confrontées à des commandes plus nombreuses, ont recours aux CDD et à l'intérim (lire ci-dessous) avant de l