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Libération

Eurocopter se cale sur les 35 heures.

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publié le 2 avril 1998 à 0h11

C'est presque du vice. Le groupe Eurocopter va passer aux 35 heures

avant l'heure et en se passant de la carotte financière de la loi Aubry" La direction de cette filiale du français Aérospatiale et de l'allemand Dasa a signé hier, avec les syndicats de l'entreprise ­ à l'exception de la CGT ­, un accord qui prévoit, à partir du 1er janvier 1999, l'annualisation du temps de travail avec, en période d'activité normale, la semaine de quatre jours.

Le groupe vivait déjà, depuis deux ans, sous le régime «défensif» (pour éviter des suppressions d'emplois) d'une réduction du temps de travail à 36 heures. Ce premier accord, qui, déjà, ne bénéficiait pas des avantages offerts par l'Etat (la loi Robien était jugée trop contraignante), avait été conclu en janvier 1996, alors que la fabricant d'hélicoptères traversait une grave période de crise. Il avait permis de réduire la masse salariale de 250 millions de francs en deux ans et de sauver ainsi environ 140 emplois sur un total de près de 6 000.

Dans la foulée, et en prévision de l'application des 35 heures, les partenaires sociaux ont décidé de poursuivre la baisse du temps de travail. «Appliquer aujourd'hui la loi Aubry à la lettre, cela impliquait de réduire encore de 10% notre temps de travail, ce qui nous amenait à 33 heures; c'était incompatible avec le bon fonctionnement de l'entreprise», explique Jean-Charles Aspord, secrétaire de la section CFE-CGC de l'établissement d'Eurocopter à Marignane. «Ce n'est pas parce que nous sommes