Menu
Libération

Les vacataires de la Sofres en grève. L'institut de sondage veut réduire leurs salaires.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 avril 1998 à 0h11

C'est moins d'argent ou rien du tout. Avec les vacataires ­

c'est-à-dire avec des travailleurs précaires ­ les négociations ont le mérite de la simplicité. Le chantage à l'emploi marche toujours. Et rien ne les protège d'une décision unilatérale. En annonçant à ses enquêteurs téléphoniques son intention de diminuer leur rémunération horaire de 50 à 44 F, la direction de la Sofres pouvait donc espérer que cela passerait. Mais non: ces derniers se sont mis en grève avec occupation de leurs bureaux à Montrouge. Et dénoncent un système (en voie d'expansion) où la flexibilité se conjugue sur tous les tons.

La majorité en vacation. Tous, enquêteurs internationaux, enquêteurs de jour ou de soir, écouteurs, sont concernés par une diminution de salaire dans une proportion variable de 8 à 14%. Ils sont une centaine à travailler à Montrouge (région parisienne), dont seulement une petite minorité, une vingtaine, dispose d'un contrat à durée indéterminée. Les autres sont des vacataires: «On réalise des missions qui peuvent durer deux semaines et puis on peut avoir une interruption d'une semaine. C'est variable. Cela dépend de la charge de travail», explique leur porte-parole, Jean-Jacques Mariel, délégué du personnel (CGT). A ce rythme, certains se «font» 6 000F par mois, d'autres 3 000 F. Mais, bon an mal an, soit parce qu'ils n'ont pas trouvé de travail plus «stable», soit parce que cela correspond à leur «indépendance», ils ne se plaignaient pas. La plupart des enquêteurs ont d'ailleu