Le dossier Crédit Lyonnais vire à la patinoire politique. Entre
Paris et Bruxelles, le ton est, hier, monté d'un cran. Réunie mardi à Strasbourg, la Commission européenne a lancé un ultimatum officiel au ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn. Elle lui donne un mois pour répondre au courrier en partance. Ce n'est qu'au vu des explications fournies avant ce terme qu'elle décidera ou non d'accorder son feu vert à l'ultime remise à flot de la banque publique. On agace un ministre à moins. «Je leur ai donné une réponse il y a une semaine, je leur en avais donné une il y a deux mois», a hier rétorqué Dominique Strauss-Kahn, au sortir du Conseil des ministres.
Depuis janvier, les services de DSK et ceux de Karel Van Miert, commissaire européen à la Concurrence, ne se quittent pour ainsi dire plus. Il semblait entendu entre les deux parties que, dans les jours voire les heures qui suivraient la transmission par les autorités françaises du plan Lyonnais, Bruxelles avaliserait. Elaboré en commun, ce document était censé incarner un «bon compromis» entre l'intransigeance d'une Commission européenne soucieuse de ne pas voir la concurrence faussée par les aides publiques et les impératifs du gouvernement français, garant de la pérennité de la banque et des intérêts du contribuable. Et puis Trafalgar: la Commission a bien reçu le document, mais a botté en touche.
Sursis. Mardi, Karel Van Miert aurait indiqué aux autres commissaires que ses services était partisans de ne pas avali