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Libération

Télécoms: les pataquès de la liberalisation.

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Les conditions de la dérégulation suscitent grogne et confusion.
publié le 2 avril 1998 à 0h10
(mis à jour le 2 avril 1998 à 0h10)

En l'espace de quelques jours, le paysage français des télécoms a viré au Far West. Plan de numérotation téléphonique en sursis au Conseil d'Etat, incertitude sur l'avenir de Bouygues, bisbilles sur les droits de passage dans les réseaux des uns et des autres.

La libéralisation du téléphone «à la française» avait pourtant démarré pépère. Un champion national, France Télécom, dont l'action s'envole en Bourse. Un outsider, la Générale des eaux (via sa filiale Cégétel), qui pose tranquillement ses pions. Un troisième larron, Bouygues, cherchant sa voie à tâtons pour empêcher les deux autres de danser en rond. Plus une ribambelle de «petits opérateurs» pas trop remuants. C'était réglé comme du papier à musique. Pas comme en Allemagne, où c'est la foire d'empoigne.

Aujourd'hui, patatras! On s'aperçoit que la compétition dans les télécoms, mère de toutes les concurrences, a été bien mal balisée. Le système bizarroïde ­ et unique au monde ­ qui permet aux usagers français de sélectionner leur opérateur téléphonique appel par appel (genre 7 de Cégétel) est en train de se casser la figure: plusieurs recours ont été déposés auprès du Conseil d'Etat en vue de le remettre en cause, dont l'un a déjà abouti à un gel partiel de la distribution de leurs «préfixes» aux opérateurs. Demain, c'est peut-être l'ensemble de la procédure, jugée plutôt opaque, qu'il faudra reprendre de zéro (lire ci-contre).

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