Menu
Libération

La livre forte divise les Britanniques. La flambée de la monnaie pénalise les exportations et l'emploi.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 avril 1998 à 0h14

Londres de notre correspondant

Vivement les vacances. Avec sa pound gonflée aux stéroïdes, le touriste britannique est le nouveau roi de l'Europe. «On peut déjeuner pour deux en France, quatre plats, vin et service compris, pour 18 livres (180 francs)», se réjouissait mercredi le Daily Telegraph. Alors qu'à Londres, pour le même prix, on peut à peine s'offrir deux cornets de fish and chips et encore, si on n'abuse pas des frites. Le touriste britannique que l'on croyait fauché, condamné à emporter ses boîtes de conserve de haricots à la tomate dans sa caravane peut flamber. Voici la proud pound, la «livre fière».

Taux d'intérêt élevés. En deux ans, la monnaie britannique a augmenté de plus de 30% par rapport à la plupart des devises européennes. Mardi, il fallait 3,10 marks et 10,40 francs pour acheter une livre, le taux le plus élevé depuis juillet 1989. Les causes de cette appréciation sont connues: les taux d'intérêt sont plus élevés en Grande-Bretagne que sur le continent ou aux Etats-Unis de deux à trois points, la livre ne rejoindra pas l'euro en 1999, le monde des affaires apprécie la gestion des travaillistes et la situation économique du pays est saine. Enfin, les récentes acquisitions de compagnies britanniques, comme Rolls-Royce, qui devrait être racheté par BMW ou VW, ont augmenté la demande de livres. «Même si je pense que la livre est surévaluée, reconnaît Tony Norfield, stratégiste sur le marché des changes à Londres, pour la banque ABN Amro, je ne vois pas ce q