Boston, envoyé spécial.
Thierry, 26 ans, finit un master d'informatique à l'université polytechnique de Virginie, en parallèle avec son diplôme d'ingénieur de l'université de Compiègne. Il est prêt à travailler n'importe où aux Etats-Unis pour l'une des dizaines d'entreprises qui démarchent les étudiants de son campus. Il attend un salaire entre une fois et demi et deux fois supérieur à ce qu'il pourrait toucher en France, et une ascension rapide. «Avec mon visa d'étudiant, j'ai le droit de travailler douze mois. Après quoi, je compte obtenir un nouveau visa qui me permettra de travailler trois ans. Le visa est renouvelable une fois. Ça fait six ans au total. D'ici là, j'aurais sans doute fait une demande de carte verte: si on me propose un super truc, je rentre en France. Sinon je reste ici.»
Nathalie a 32 ans. Doctorat de biologie de l'université de Montpellier en poche, elle vient de passer deux ans et demi en «post-doc» (post-doctorat) à l'université de Virginie. «Je veux rentrer en France, dit-elle. C'est mon pays. J'y suis attachée et je m'y plais. Le salaire n'est pas pour moi la question centrale: si je peux travailler dans un laboratoire qui a des moyens et où la recherche est intéressante, ma rémunération passera au second plan.» Recalée à deux reprises aux concours externes du CNRS et de l'Inserm (recherche médicale), elle va démarcher des entreprises et des laboratoires français. «Si ce n'est pas possible, je reviendrai aux Etats-Unis. Ici, j'ai plusieurs offres f