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Libération

Le travail au noir en augmentation. L'Europe et sa part d'ombre. La Commission européenne dresse un tableau qui chiffonne les Etats. de l'Union.

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publié le 8 avril 1998 à 0h00

Triste confirmation pour les spécialistes: le travail au noir se

prête difficilement aux certitudes. La Commission européenne, obligée de jongler avec de simples estimations, vient d'en faire la cruelle expérience. Dans un rapport d'une vingtaine de pages intitulé «Communication sur le travail non déclaré», adopté et présenté hier, Bruxelles estime que le phénomène représente, «en moyenne», entre 7 et 16% du PIB de l'Union européenne, occupe 10 à 28 millions personnes et représente 7 à 19% du total des emplois" Rien sur des chiffres nationaux. Ou plutôt, plus rien. Prévu dans le projet initial, un tableau sur la situation pays par pays (publié ici) a été retiré, afin de ne pas froisser des Etats membres qui jugeaient la facture élevée, voire fantaisiste. Disparue, aussi, la comparaison avec les années 70, lorsque le travail au noir ne représentait «que» 5% du PIB en Europe. Le rapport présenté hier (version expurgée) ne dit plus rien sur le problème «qui touche tous les Etats membres et semble augmenter pour certains d'entre eux» (version initiale). Pour se venger, le document souligne que les Quinze ont jusqu'ici préférer jouer à l'autruche, par crainte «d'entamer un débat susceptible d'ouvrir une boîte de Pandore de questions délicates, qui ne pourront dans certains cas trouver une réponse que par la prise de mesures politiquement impopulaires». La France au milieu. Il faudra donc se contenter, selon des «sources diverses», de quelques indications. L'économie «occulte» r