Marignane, envoyée spéciale.
Chez Eurocopter, on déteste les schémas tout faits. Français à 70%, allemand à 30%, groupe public avec actionnaire privé, ce gros fabricant d'hélicoptères 5 800 personnes dans l'Hexagone cultive son ambivalence jusque dans l'emplacement de son siège et de ses usines: à cheval sur Marignane et Vitrolles, pas simple. Là, près d'une semaine après la signature d'un accord plutôt innovant sur le passage aux 35 heures et à la semaine de quatre jours (Libération du 2 avril), beaucoup se disent inquiets sans être vraiment mécontents. Tous au sein de la direction comme des syndicats se posent des questions auxquelles ils n'ont pas encore de réponse. Le patron, qui a signé l'accord, clame qu'il n'est pas spécialement favorable aux 35 heures, la CFDT affirme qu'elle a signé sans être vraiment d'accord, la CGT reconnaît qu'elle n'a pas signé mais qu'elle n'est pas tout à fait en désaccord, FO revendique les aides de la loi Aubry alors que la société n'y a pas formellement droit, puisqu'elle avait déjà réduit son temps de travail" Une chose est sûre: même avec des heures de travail en moins, on dialogue, on essaie de résoudre les problèmes «à froid», avant qu'ils n'explosent à la figure. Et cela marche. Du moins, pour l'instant.
Pas d'aides de l'Etat. L'accord signé la semaine dernière vient de loin. Il n'aurait pas vu le jour sans l'existence de la loi Aubry, mais il n'en découle pas directement. L'affaire remonte à 1984. Eurocopter n'existe pas enco