Après un bras de fer de plusieurs mois, le vieux président Suharto,
qui règne sur l'Indonésie depuis plus de trois décennies et vient d'être réélu pour cinq ans, a fini par accepter les exigences du FMI (Fonds monétaire international). Jakarta et le FMI ont annoncé hier qu'un accord avait été trouvé sur un ensemble de réformes économiques visant à «stabiliser la situation financière de l'Indonésie et jeter les fondations d'une reprise de la croissance économique». Face à la dégradation de l'économie indonésienne et à la nécessité d'une nouvelle aide internationale, la signature de l'accord entre Jakarta et le FMI pourrait intervenir dès aujourd'hui. L'Indonésie est confrontée depuis la fin juillet à une crise financière qui a diminué de moitié la valeur de la roupie par rapport au dollar et fait s'effondrer la Bourse, dans les mêmes proportions. Début octobre, le pays avait demandé le secours du FMI. Une première aide d'urgence de 18 milliards de francs avait alors été débloquée en échange des réformes: démantèlement de certains monopoles, fermeture de banques, ouverture économique" L'Indonésie semble, à l'époque, partie pour être le premier pays à guérir de la «fièvre asiatique», d'autant plus que le FMI a prévu, pour l'aider, une enveloppe totale de 40 milliards de francs. Mais le vieux dictateur oublie très vite ses engagements. Soucieux de minimiser la crise et de défendre l'intérêt de ses proches, Suharto table sur une croissance de 4% lors de l'établissement du budget