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Libération

Le textile français se surprend a aller bien. Le marché des pays émergents dope les exportations:+11%.

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publié le 9 avril 1998 à 0h42

Fichu le textile français, qu'ils disaient. Promis à une longue et

douloureuse agonie avec des pouvoirs publics penchés en permanence au chevet du comateux. Attaqué par les dévaluations, les copies sauvages, les petites mains asiatiques, miné par le coût du travail, les licenciements massifs. Point de salut sinon les délocalisations" Eh bien, non. En pleine forme, le textile français! «Savez-vous que la consommation textile dans le monde se développe au même rythme que la consommation d'électricité?», claironne Georges Jollès, président de l'Union des industries textiles (UIT) qui a présenté, mardi, un bilan du secteur. Mais ça profite vraiment au textile tricolore? Oui: le tissu et la maille français (1 500 entreprises, 143 000 salariés) se portent bien, aussi bien que nos voisins italiens. Non seulement le chiffre d'affaires du secteur 1997 a progressé de 4,4% (112 milliards de francs), mais en plus les exportations font 11% de mieux qu'en 1996 (55 milliards, soit presque deux fois plus que les vins et champagnes). De quoi faire pâlir l'habillement qui, lui, continue à être dominé par les importations avec un déficit de 14 milliards. Pincez-vous: dans le textile, les plus belles progressions des exportations françaises ont été réalisées en direction" des pays émergents. Et pas dans n'importe quelle proportion: +55% vers la Turquie, +44% vers la Russie, +24% pour l'Indonésie, +15% vers le Brésil. Au point que le solde des échanges (certes, toujours déficitaire) s'améliore,