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Libération

La FNSEA resserre les rangs contre la PAC. Le syndicat agricole, en congrès, dénonce le projet de réforme de Bruxelles.

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publié le 10 avril 1998 à 0h47

Clermont-Ferrand, envoyée spéciale.

La maison FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) a retrouvé une unité, au moins de façade. Hier, les participants au 52e congrès de la puissante centrale, majoritaire chez les agriculteurs, ont approuvé le rapport d'orientation de la direction à la quasi-unanimité des 420 délégués présents à Clermont-Ferrand. Si ce 52e congrès est celui de l'unité retrouvée, c'est que le 51e avait été marqué par l'abstention des céréaliers. Première dans l'histoire de ce syndicat, le rapport n'avait été approuvé «que» par 85% des votants. En cause: le virage amorcé par la direction de l'organisation en faveur d'une agriculture moins soucieuse de productivité et plus désireuse d'assumer son rôle d'occupation du territoire et de maintien de l'emploi en zone rurale.

Traditionnellement, en effet, deux courants s'opposent au sein de la FNSEA. Celui des «libéraux», représentant les secteurs de grandes cultures (céréales, oléagineux, betterave sucrière), adeptes du productivisme, et celui des éleveurs et producteurs de lait, qui estiment devoir jouer un rôle essentiel dans l'aménagement de l'espace.

De réelle unité, les délégués de la FNSEA n'en ont manifesté que pour faire front contre le projet de réforme de la politique agricole commune (PAC). Afin de rendre les produits agricoles européens plus compétitifs sur les marchés mondiaux, Bruxelles propose des baisses drastiques des prix garantis (- 20% pour les céréales, - 30% pour la viand