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Libération

Méchant bruit de fonds à Pleyel. Cinq candidats au rachat de la salle de concert parisienne.

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publié le 10 avril 1998 à 0h47

La musique n'adoucit pas toujours les moeurs, surtout si elles sont

financières. Ainsi, la vente de la salle Pleyel, qui héberge l'Orchestre de Paris, est-elle en train de tourner au pugilat. Un candidat vient de jeter l'éponge: «Les jeux sont faits; nous ne voulons plus participer à un semblant d'appel d'offre.»

La vente est organisée par le CDR (Consortium de réalisation), cet organisme public chargé de liquider les anciennes participations du Crédit Lyonnais. Justement, la salle Pleyel (un complexe musical de 12 000 m2) appartient à la banque depuis 1930. Trois ans plus tôt, le fabricant de pianos Ignace Pleyel avait fondé cette salle de concert, munie d'un site expo-vente, afin d'écouler sa marchandise. Un incendie puis la mort du fondateur ayant entraîné une faillite, le Lyonnais s'est retrouvé propriétaire des murs. Depuis, les pianos Pleyel et la salle Pleyel ont suivi des chemins séparés.

Celui qui vient de jeter l'éponge est précisément le propriétaire des pianos éponymes, le groupe Guillard Musiques, coté en Bourse. «Nous sommes propriétaires de la marque Pleyel», indique son président, Alain Segui. Sauf que, l'an dernier, les responsables de la salle ont déposé à leur tour la marque. D'où la candidature de Guillard, afin de reconstituer «un groupe Pleyel, avec la salle, les pianos, afin de vendre la marque dans le monde entier». Avant de renoncer, devant le forcing conjoint de Jean Tiberi et Catherine Trautmann.

Forcing. En effet, le maire de Paris s'est porté acquére