Menu
Libération

My coiffeur is rich, quand il delocalise en Angleterre. Pour éviter les charges, des PME s'installent fictivement à l'étranger.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 avril 1998 à 0h52

Même les coiffeurs délocalisent. Les boulangers, les électriciens

aussi. Des petits qui font comme les gros, à cause, disent-ils, «des charges sociales trop lourdes». La concurrence du coiffeur irlandais ou du plombier portugais n'a évidemment rien à voir là-dedans. Il n'est pas question non plus de s'expatrier. C'est juste une histoire de gros sous pour des commerçants encouragés, tout en continuant à exercer en France avec des salariés français, à esquiver la fiscalité française par la Confédération de défense des commerçants et des artisans (CDCA), un organisme poujadiste (lire ci-contre). Le contexte est favorable: le dumping fiscal est à la mode. En témoignent les multiples associations, conseils et avocats qui proposent leurs bons offices pour attirer les entrepreneurs vers des terres meilleures. Voire des publicités comme celle parue ce mois-ci dans le magazine Capital: «Ce n'est pas forcément en France que l'on trouve les meilleurs camemberts" Implantez-vous en Grande-Bretagne.» Figurent (dans un camembert graphique) quelques chiffres, contributions sociales: 10%, impôt sur les sociétés: 31% (des taux bien inférieurs à ceux pratiqués dans l'Hexagone) et un numéro de fax, celui de l'ambassade de Grande-Bretagne.

Appellation exotique. En Côtes-d'Armor ou dans la Drôme, le chant des sirènes commence à produire ses effets. A Valence, sous l'impulsion de la CDCA, une cinquantaine d'artisans-commerçants a déjà franchi le pas. Le salon Colette Coiffure, implanté depuis vingt-