Comment fidéliser les précaires? En faisant comme s'ils étaient des
permanents. Adia, spécialiste du travail temporaire, lance un système d'intéressement pour ses 18 000 intérimaires en mission dans tous les secteurs. Une première en France, destinée aussi à confirmer ce que chacun sait désormais: le contrat à durée indéterminée (CDI) n'est plus la seule norme du travail. La flexibilité s'est imposée. En 1997, selon l'Unedic, sur 189 600 emplois créés en France, 120 000 sont des emplois intérimaires (lire ci-contre). Pour la première fois, les CDD et l'intérim ont dépassé les CDI l'année dernière. Donc, plus besoin de distinguer une catégorie par rapport à une autre. Plus de frontières, au moins dans les apparences. Comme des salariés «normaux», les intérimaires d'Adia vont ainsi être intéressés aux résultats de l'entreprise. Il y a un an, le quatrième réseau français (230 agences), filiale du leader mondial Adecco, a entamé des discussions avec les syndicats qui représentent les 650 salariés permanents. Un accord signé par les cinq organisations, CGT comprise, a été bouclé en juin. Puis il a fallu attendre les résultats de l'entreprise. Ces derniers ayant été validés en fin d'année selon l'objectif (3,4 milliards de francs de chiffre d'affaires, 77 millions de bénéfices), ce sont 9 millions de francs qu'Adia s'apprête à distribuer dès demain à ses intérimaires, à la condition qu'ils aient six mois «d'ancienneté». Les deux tiers peuvent y prétendre et vont bientôt recevoir u