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Libération

L'industrie turbine à l'intérim. Ce mode de recrutement se banalise.

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publié le 14 avril 1998 à 0h57

Apparues en France en 1952, les premières sociétés d'intérim étaient

conçues comme du recours, notamment pour les congés maternité. Dans les années 60 et 70, les entreprises ont commencé à faire appel à ces agences pour du surcroît ponctuel de travail. Ensuite, c'est devenu une filière possible de recrutement. Puis, avec les années 90, l'outil privilégié de la flexibilité.

Aujourd'hui, l'activité du travail temporaire s'emballe: en 1997, plus de 8,3 millions de contrats ont été signés, représentant près de 360 000 emplois équivalent temps plein. Au point que les leaders de l'intérim, Adecco (maison mère d'Adia) et Manpower, font désormais partie des plus gros employeurs privés. Et 1998 s'annonce bien: en février, l'emploi intérimaire a occupé 409 573 personnes, selon la dernière note mensuelle de l'Unedic, soit une progression, en un an, de 42,6% (+122 000 emplois).

L'industrie, surtout, adore l'intérim: alors que ce secteur ne représente que 27,7% de l'emploi salarié total, il emploie 55,3% des intérimaires. 77% de ces postes à durée déterminée concernent en effet des emplois ouvriers (les employés enregistrant cependant la plus forte progression: 46,9%). Trois régions, le Centre, la Picardie et les Pays de la Loire, apparaissent les plus en pointe.

Mais tout ceci n'est rien rapporté à la filière automobile, les constructeurs et leurs sous-traitants. Là, l'intérim est devenu l'unique canal de recrutement du personnel de production, rapporte une note détaillée sur le sujet du C