New York, de notre correspondant.

Les critiques dont ils sont l'objet depuis le début de la crise financière en Asie n'ont pas découragé outre mesure les experts du FMI. Publiées cette semaine à l'occasion de la réunion de la Banque mondiale à Washington, les Prévisions économiques mondiales sont, conformément à la loi du genre, un acte de foi optimiste dans les vertus curatives de leurs potions amères; pour peu que l'économie mondiale évolue conformément à leurs préceptes, elle devrait rapidement surmonter la crise venue d'Asie.

Révisions à la baisse. Les déboires des économies asiatiques, longtemps sous-estimés par le FMI, les ont toutefois conduits à revoir sérieusement à la baisse leurs prévisions: leurs dernières projections tablent sur une croissance mondiale de 3% cette année, soit sensiblement moins que ce qu'ils escomptaient en octobre dernier (4,25%).

Le mea culpa demeure malgré tout limité. L'examen par le FMI des divers ricochets provoqués par la dégradation des marchés financiers et la chute des monnaies de nombreux pays asiatiques commence, par exemple, par un rappel de leurs points forts ­ au premier rang desquels un taux d'épargne élevé ­ et par une réalité en grande partie obscurcie par la gravité du retournement récent: ces économies ont, au cours des dernières décennies, réalisé de remarquables progrès marqués non seulement par une forte croissance économique mais aussi par de véritables améliorations du niveau de vie de leurs habitants. Dégringolade. Pour