Saint-Pol-de-Léon, envoyé spécial
Les mines sont résolues. «On n'a plus rien à perdre, dit un producteur de choux-fleurs. Après neuf semaines de ventes à perte, si on n'obtient rien, beaucoup d'exploitations iront à la casse.» Avec quelques centaines de collègues, il a bloqué hier le pont de Morlaix durant plusieurs heures, paralysant la circulation. Par cette action, moins brutale que celles des jours précédents contre la SNCF (Libération du 13 avril), les producteurs bretons ont voulu montrer qu'ils étaient «capables de discipline». Ils ne sont d'ailleurs pas hostiles à la proposition d'une table ronde sur l'avenir de la filière légumière en Bretagne, présentée mardi matin par Louis Le Pensec. «La table ronde peut se tenir vendredi», a souligné le ministre de l'Agriculture sur LCI, ajoutant que cette réunion «sera préparée par une rencontre préalable ["] qui peut se tenir demain [mercredi, ndlr]». Quelques heures plus tôt, les producteurs avaient indiqué qu'ils participeraient à cette rencontre uniquement si elle se tenait sur la base d'«avancées notables», privilégiant un soutien plus significatif à des aides au cas par cas. Sans cela, les maraîchers bretons, qui assurent 95% de la production nationale de choux-fleurs, frappés par la baisse des cours, disent vouloir continuer leur mouvement.
Fronde. A Saint-Pol-de-Léon, ancienne «ceinture dorée» des années 60, ils se sont réunis hier après-midi pour discuter de la suite à donner. Encore une fois, les représentants des 3 00