Le chou-fleur est-il cuit? Il va mal, en tout cas. Les consommateurs
le boudent et, facteur qui a précipité la crise actuelle, l'exceptionnelle clémence climatique du mois de janvier a provoqué une surproduction, notamment en Bretagne, où poussent 70% des choux-fleurs hexagonaux. A cause du redoux, ils sont sortis de terre en quantité deux fois plus importante que l'année dernière.
Légume d'hiver à l'origine, le chou-fleur a étendu son emprise au printemps et à l'été, au fur et à mesure de la mise au point de nouvelles variétés. Aujourd'hui, sa principale période de production va de février à avril. Sauf lorsque la météo s'en mêle. «Le mois de mars a été très difficile pour les producteurs de choux-fleurs ["], peut-on lire dans une note du ministère de l'Agriculture. L'importance des volumes offerts a provoqué le maintien des cours au niveau plancher. Il s'en est vendu, sur le marché du frais, 72% de plus qu'en mars ces trois dernières années. Mais les ventes se sont effectuées à des prix très faibles et le chiffre d'affaires de mars est inférieur de 41% à celui des trois années antérieures.» Le 20 mars, le cours du kilo de chou-fleur s'établissait à 1,47 F à Saint-Malo alors que, d'après les agriculteurs, son coût de production tourne autour de 2 F-2,50 F.
Désamour. Pour autant, les consommateurs n'ont pas profité de cette baisse. D'après la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), la tête de chou-fleur coûtait, ces jours-ci, 6 F dans la grande dist