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Libération

Petite vague de privatisations. Au cic, le gagnant est...le credit mutuel. Ecartés, la Société générale et ABN contestent ce choix.

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publié le 15 avril 1998 à 1h03

Dans l'expression «privatisation sociale», il y a normalement un mot

de trop. En annonçant, hier, que le CIC serait privatisé au profit du Crédit mutuel, le gouvernement a malgré tout tenté de concilier l'inconciliable. Non seulement l'opération rapportera 20 milliards de francs aux pouvoirs publics ­ une somme inespérée ­, mais le repreneur a été adoubé par les syndicats du CIC ­ pas de polémique sociale.

Le gouvernement, sous couvert de la Commission de privatisation, n'avait pas vraiment le choix. Sur les trois derniers candidats en lice, les syndicats avaient émis un veto absolu sur la Société générale, un concurrent trop direct. Et le dernier prétendant, ABN Amro, avait un défaut rédhibitoire: sa nationalité néerlandaise. Après l'OPA de l'allemand Allianz sur les AGF, le gouvernement ne voulait pas prendre la responsabilité politique de céder à l'étranger un nouvel établissement financier. Restait donc le Crédit mutuel.

Le premier tour de piste avait privilégié les mieux-disants financiers. Le CCF et la BNP furent écartés du processus de privatisation pour n'avoir proposé que 16 milliards de francs. Le second tour devait forcément dis-tinguer le mieux-disant social. D'où cette remarque amère d'un dirigeant de la BNP, qui avait offert un prix volontairement bas afin de préserver l'emploi: «Nous n'aurions pas pu proposer davantage sans assortir notre offre d'un plan social rigoureux.»

Le Crédit mutuel, lui, promet la lune à tout le monde. Outre les 20 milliards de francs du p