Personne ne l'a vu mais tout le monde en parle. L'ombre d'Alexis
Gourvennec plane sur la crise qui agite le chou-fleur breton depuis une dizaine de jours. Producteurs, syndicalistes, journalistes locaux, chacun spécule. A-t-il commandité les actions des protestataires, que ce soit l'actuelle occupation du pont de Morlaix ou les dégradations des gares SNCF et des voies ferrées Paris-Brest de la semaine dernière? Certes, on le dit rangé des voitures, pour cause d'âge (62 ans) et de maladie il a fait une crise cardiaque il y a deux ans , mais chacun sait les liens qui l'unissent à Thierry Merret, le secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats agricoles (FDSEA) du Finistère, considéré comme le meneur des maraîchers en colère. Mais si certains voient la main de Gourvennec dans les événements qui secouent la Bretagne, personne ne se risque à le dire, tant la crainte qu'inspire ce «paysan-directeur général», comme l'appellent les auteurs d'un ouvrage qui lui a été consacré (1), est grande dans le Nord-Finistère. Patron des Britanny Ferries, président du Crédit agricole du Finistère jusqu'à ce qu'il passe la main il y a une dizaine de jours" Gourvennec est également fondateur et président du Comité économique fruits et légumes (Cerafel) de Bretagne et de la Sica (Société d'initiatives et de coopération agricole) de Saint-Pol-de-Léon. Faits d'arme. Bref, Alexis Gourvennec est le chef des légumes breton. Et une très grosse légume lui-même. Autoritaire, charisma