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Libération

En Europe, la surenchère des camelots de la délocalisation. Attirées par des promesses de réduction d'impôts et de charges sociales à l' étranger, beaucoup de petites entreprises se mettent hors la loi.

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publié le 16 avril 1998 à 22h53

Coiffeurs, plombiers et autres boulangers de France et de Navarre

passant sous pavillon britannique pour échapper au fisc, aux organismes sociaux et aux tracasseries de l'administration française. Voilà une nouvelle vision du petit commerce hexagonal, passé à la moulinette de la mondialisation et des délocalisations, qui commence à troubler les es-prits. Il aura suffi que deux petits commerçants de la Drôme, une coiffeuse et un boulanger, clament avoir trouvé la solution miracle ­ s'immatriculer à Cardiff et rajouter «Limited» à leur devanture afin de ne plus payer de charges sociales en France ­ pour que le doute s'installe (Libération du 13 avril). Guerre des ambassades. La méthode a beau relever du piège à gogos parfaitement illégal (lire ci-contre), le discours prend. Parce que le contexte s'y prête. A l'heure où le dumping fiscal et social fait rage entre les pays ­ y compris européens ­, la Grande-Bretagne est à la mode. Sous l'influence de quelques prosélytes, ce pays est en train de se tailler une image de paradis des entreprises, particulièrement auprès des Français. Pour la plus grande joie des Britanniques qui n'hésitent pas à relayer le message à coups de pages de publicité commandées par leur ambassade à Paris. Agacée, l'ambassade française à Londres réplique avec une étude qui remet en cause la prétendue mansuétude du système fiscal anglais. Et hier, Martine Aubry, qui présentait les mesures françaises pour l'emploi selon des objectifs fixés par la Commission