La crise du chou-fleur est provisoirement terminée. Hier, vers 19
heures, les représentants des producteurs en colère du Nord-Finistère, de retour de Paris après leur entrevue avec le ministre de l'Agriculture, Louis Le Pensec, ont donné l'ordre aux quelques 500 manifestants qui bloquaient le pont autoroutier de Morlaix (Finistère), depuis mardi, de lever le barrage. Après avoir écouté leurs leaders en silence, les maraîchers ont repris leur voiture sans rien dire, laissant une chaussée envahie de choux, de pneus et de palettes brûlés. «Nous n'avons pas à crier victoire, mais nous n'avons pas non plus à rougir de lever le camp», a déclaré à ses troupes Thierry Merret, secrétaire général de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) du Finistère.
De fait, cette crise se finit bizarrement, en eau de boudin. Dans la matinée, les représentants des producteurs avaient donc rencontré Louis Le Pensec. Ils demandaient «100 millions de francs» (soit deux fois plus que ce qui a déjà été promis), il n'ont eu qu'une promesse d'aide non chiffrée «aux exploitations les plus durement touchées». Un calendrier de rencontres, impliquant tous les acteurs de la filière, a également été annoncé pour résoudre les problèmes structurels. Si ce cocktail aide-calendrier a un goût de déjà-vu, c'est qu'il a été utilisé par Martine Aubry pour résoudre la crise des chômeurs. On colmate et on se réunit pour discuter. La délégation était emmenée par Thierry Merret et Alexis G