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Libération

Le chômage ébranle la Corée. Samedi, près de 10 000 personnes ont défilé dans tout le pays.

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publié le 20 avril 1998 à 23h14

«Nos vies sont en jeu, nous lutterons jusqu'à ce qu'on nous écoute.»

Le slogan a été répété jusqu'à plus soif, samedi, lors de la manifestation qui a rassemblé près de 4 000 personnes dans les rues de Séoul: étudiants, chômeurs, employés de la fonction publique et des entreprises qui craignent pour leur emploi. «Nous avons tous peur du chômage, ce sont toujours les salariés qui se sacrifient», explique un employé des télécoms, bandeau sur le front, le poing tendu. Sous les lanternes bouddhiques du boulevard de Chongno, les Champs-Elysées coréens, plusieurs milliers de policiers ont regardé passer le cortège. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la cathédrale de Myongdong, au centre de la capitale. Un parcours identique à celui des grandes manifestations de l'hiver 1997, n'ont pas manqué de rappeler les organisateurs, la Confédération des syndicats coréens (KCTU) en tête.

Dans l'ensemble du pays, c'est plus de 10 000 personnes qui ont défilé. Un communiqué de la Commission présidentielle au budget, ordonnant à 155 entreprises en difficulté de présenter un plan de restructuration avant le 4 mai, a mis le feu aux poudres. Les syndicats reprochent au gouvernement les faiblesses du système de protection sociale, jugé incapable de parer au raz de marée du chômage. Selon les statistiques officielles, un tiers des salariés bénéficient de l'assurance chômage mise en place en 1995. Licenciés, ces derniers touchent 50% de leur salaire pendant un à quatre mois, suivant l'ancien