New York de notre correspondant
«Quit today» (Démissionnez!), «Die broke» (1) (Mourrez fauché!) hurle la couverture d'un récent best-seller aux Etats-Unis. «Quit your job!» (Quittez votre emploi), affichait il y a quelques mois en grosses lettres la couverture de Fast Company, un magazine américain pour jeunes cadres" Alors que, en plein boom de l'économie américaine, les restructurations des entreprises et les licenciements continuent, une nouvelle philosophie des rapports de travail est en train de gagner les entreprises outre-Atlantique: les salariés doivent considérer qu'ils ne doivent rien à l'employeur. Leur réussite personnelle doit passer avant tout. Cette philosophie concerne surtout les jeunes cadres. Ceux-ci, nous explique le magazine Fortune dans un récent numéro, n'ont pas froid aux yeux. Avec un taux de chômage actuellement de 1,9% pour les diplômés d'université, on comprend pourquoi. «L'autre semaine, une femme que nous n'avions pas embauché nous a envoyé une note nous disant qu'elle était prise ailleurs avec une note "Vous avez perdu!», raconte un patron d'une agence de pub. Face à des diplômés qui ont l'embarras du choix, les entreprises doivent être attentives aux désirs des nouveaux diplômés des business schools. Or ce qu'ils souhaitent, c'est leur propre réussite. Tant mieux si l'organisation qu'ils rejoignent en profite, mais ce n'est pas le but du jeu. Profiter de la précarité. La précarité de l'emploi est l'autre versant de cette culture égocentriste