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Libération

Les fonds de pension ressortent du trou. Pour sauver les retraites, les conseillers de Jospin préconisent un début de capitalisation.

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publié le 23 avril 1998 à 23h30

Les régimes de retraite, ceux des salariés, comme ceux des

fonctionnaires et les régimes complémentaires (Arrco pour les salariés et Agirc pour les cadres) ne passeront pas le cap de 2005, si des fonds de pension ne viennent pas à leur rescousse. Trois rapports réalisés dans le cadre du conseil d'analyse économique, présidé par Pierre-Alain Muet et chargé d'éclairer Lionel Jospin, plaident pour l'instillation d'une petite dose de capitalisation (chacun épargne pour sa retraite future) dans le système actuel où chacun paye pour financer les retraites en cours. Des recommandations embarrassantes pour le Premier ministre qui, lors de son discours de politique générale, avait promis de revenir sur la loi Thomas, votée sous le précédent gouvernement et qui mettait en place les fonds de pension. Du coup, Lionel Jospin a confié au commissaire général du Plan, Jean-Michel Charpin, le soin d'analyser «l'ensemble de la situation des régimes de retraite», en étant «attentif aux inégalités entre retraités», et «sans se focaliser sur une opposition entre régime général et régimes spéciaux» qui a causé tant de déboires à son prédécesseur, Alain Juppé, en 1995.

Une étape douce pour préparer l'opinion publique aux décisions qui devront être prises. «On se met dans les pas de Rocard et de son livre blanc de 1991», confie un des conseillers du Premier ministre. Ce livre blanc avait surtout servi à Edouard Balladur qui allongea la durée de cotisation dans le secteur privé de 37,5 à 40 ans. L'ac