Une cinquantaine d'organisations, artistes, syndicats, associations
et partis appellent à manifester contre l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) le mardi 28 avril. Elaboré sous l'égide de l'OCDE, l'AMI, s'il était adopté, ouvrirait définitivement les barrières nationales. A quelques jours d'une nouvelle réunion de négociations (les 27 et 28 avril), quelque 350 personnes, parmi lesquelles des parlementaires et des cinéastes, ont participé, mercredi à l'Assemblée nationale, à un débat public. «Nous critiquons violemment ce projet d'AMI qui va à l'encontre aussi bien des droits sociaux qu'environnementaux et qui mettrait à bas tout un principe de la République et de la démocratie», a expliqué le vice-président de l'Assemblée nationale, Yves Cochet (Vert). Laurent Fabius a vilipendé l'Amérique, «seule puissance impériale», à l'origine d'une «offensive doctrinale du libre affairisme». Georges Sarre a renchéri: «Je vois venir quelque chose de monstrueux (") un héritage de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan.»
Autocritique. Jean-Henri Roger, de la Société des réalisateurs de films, a tempéré les élans: «Il ne faudrait pas jouer aux méchants américains et aux gentils européens. A-t-on entendu un grand producteur de film comme la Générale des eaux protester au nom de l'exception culturelle?» Dominique Voynet n'a pas hésité non plus sur «l'autocritique», reconnaissant que «certains traités bilatéraux passés par la France avec d'autres pays ressemblent furieusement à l'AM