Bonn, de notre correspondante.

Deux éléphants se disputent une souris, mais une souris en or massif: la bataille de Volkswagen et BMW pour le contrôle de Rolls-Royce est aussi singulière que cela. Volkswagen représente 4,3 millions de voitures vendues par an, BMW 1,2 million. L'an dernier, Rolls-Royce et Bentley, sa marque associée, ont tout juste écoulé" 1918 carrosses! Pour les deux mastodontes allemands, Rolls-Royce incarne la majesté et le luxe absolu, et le combat n'en est que plus furieux.

BMW a remporté la première manche en avril. La direction de Vickers, le propriétaire de Rolls-Royce, a retenu son offre et engagé des négociations exclusives avec lui. Mais le patron de Volkswagen, Ferdinand Piëch, n'a pas l'habitude de s'avouer vaincu: ce samedi, il présentera une surenchère à son conseil de surveillance. Piëch proposerait 1,7 milliard de marks (6 milliards de francs), un milliard de francs de plus que BMW, pour reprendre Rolls-Royce, plus le fabricant de moteurs Cosworth. VW investirait aussi 14 autres milliards de francs dans les usines britanniques de Rolls, pour porter ses ventes à 10 000 véhicules par an. BMW n'a promis que 6 000 unités par an.

Pression politique. Pour revenir dans la course, Volkswagen a même tenté les pressions politiques: Gerhard Schröder, ministre-Président de Basse-Saxe, principal actionnaire de VW et candidat social-démocrate à la chancellerie, s'est rendu en Grande-Bretagne pour plaider sa cause auprès des dirigeants de Vickers et du Premie