Tokyo, de notre correspondante.
C'est «Monsieur Yen» en personne, le vice-ministre des Finances japonais Eisuke Sakakibara , qui a présenté hier à Tokyo le plan du gouvernement pour relancer la deuxième économie mondiale. Un plan gigantesque 780 milliards de francs (environ la moitié du budget de la France); dont un peu moins de la moitié sous forme d'investissements publics. Le gouvernement mise sans doute sur la crédibilité de Sakakibara à l'étranger pour convaincre que son plan ne ressemble à aucun autre réalisé jusqu'ici et pour qu'il soit pris au sérieux. «Jamais, dans l'histoire économique mondiale, un pays n'avait mis en oeuvre un plan de relance de cette ampleur», a expliqué le haut fonctionnaire des Finances en se livrant à un petit cours sur les mérites de la théorie de la relance par la demande publique: «le Japon se trouve dans une situation typiquement keynésienne où les investissements publics ont un impact très fort sur l'économie».
En plus de ces investissements dans les télécommunications, l'amélioration de l'environnement, les infrastructures sociales, la prévention contre les séismes, etc, le gouvernement a annoncé un programme de baisse des impôts directs de 190 milliards de francs sur deux ans. «On sait que cela aura peu d'impact car les gens vont épargner», lâche un fonctionnaire du ministère des Finances. Mais le but est ailleurs: il s'agit de redonner confiance aux ménages japonais. Le gouvernement attend de toutes ces mesures «entre 2 et 3 points de cr