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EMPLOI. A la Poste, travailleurs à tarif réduit.Les contractuels ont obtenu une revalorisation de leur statut. Mais des disparités demeurent.

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publié le 27 avril 1998 à 23h44

A la Poste, il y a deux sortes de personnel. D'un côté, les

fonctionnaires. Au nombre de 251 800 (1), recrutés par concours, ils forment le gros du bataillon des postiers. De l'autre côté, les contractuels. Ils sont actuellement 61 706. Théoriquement, ils sont l'exception, le fonctionnaire est la règle. Et pourtant, leur nombre ne cesse d'augmenter, tandis que celui des fonctionnaires décline. Officiellement, la montée des uns et le déclin des autres n'ont pas de rapport. Pratiquement, la Poste a besoin de flexibilité et de compétitivité comme n'importe quelle entreprise. Et les flexibles ne sont pas les fonctionnaires, employés à vie et à temps complet, mais les contractuels. Pendant longtemps, la Poste a nié le problème; il lui fallait de l'huile dans ses rouages, la cohabitation de ces deux statuts était un mal nécessaire. «Mais, explique un syndicaliste, on ne peut pas traiter à la marge le cas de 61 000 personnes. Surtout quand ces personnels s'installent dans l'entreprise en CDI, ce qui n'était pas le cas avant.» Et la direction a dû se résoudre à gérer la «précarité» de ses contractuels. Un accord, avec FO, la CFDT, la CFTC et la CGC, a été signé vendredi qui organise les carrières des agents contractuels de la Poste. Une première qui devrait, sinon lisser les disparités entre les agents, du moins améliorer leur cohabitation. Agents de droit privé, les contractuels sont en effet en CDD ou en CDI et sont moins payés que les fonctionnaires, à poste et temps de travail