Que n'a-t-on pas dit et fait en son nom" Le «critère des 3%», sésame
de la monnaie unique, bête noire des antimaastrichtiens, corset des politiques budgétaires des années 90, objet de fétichisme chez les uns, de répulsion chez les autres, est probablement l'accessoire du traité de Maastricht qui a le plus fait couler d'encre et soulevé de polémiques. Surnommé drei komma null («trois virgule zéro», en allemand), ce critère fixe la limite maximum des déficits publics autorisés: 3% du produit intérieur brut (PIB). Sa première apparition publique, comme celle des autres «critères de convergence budgétaire» qui figureront dans le traité de Maastricht, remonte au 11 juin 1991: un scoop de Libération qui ne suscite alors aucun émoi. Titre: «Les trois commandements des banques centrales.» Poussés par la Bundesbank, qui exige une parfaite convergence des candidats à la monnaie unique, les responsables des banques centrales et des administrations des finances européennes se sont alors discrètement entendus, à la mi-mai 1991, pour proposer aux ministres une série de «principes» de saine gestion budgétaire.
Exigence allemande. Durant les mois de mars et d'avril, les Allemands ont commencé à exiger de telles règles, lors de rencontres bilatérales avec les Français. Dans l'esprit des premiers, les «critères» doivent permettre d'éviter de se retrouver en union monétaire avec une Italie en plein dérapage budgétaire. Jean-Claude Trichet, alors directeur du Trésor, parle même de l'«abominabl