Il n'y a rien à faire, le cours du pétrole ne redécolle pas. Il
s'affaisse même doucement en l'absence de toute annonce d'ampleur. Hier, le Brent (pétrole de référence de la mer du Nord) est passé sous la barre des 14 dollars le baril, à 13,9 dollars, soit un chiffre anormalement bas pour un marché habitué à une moyenne de quelque 17 dollars.
Il est donc de plus en plus probable que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui représente 55% du marché, va annoncer une nouvelle réduction de sa production. Le mois dernier, à Vienne, le cartel avait consenti, après de longues heures de discussion, une baisse de 1,2 million de barils par jour (sur un total de 27 millions), aussitôt jugée insuffisante par les experts, et s'était déclaré prêt à faire de nouveaux efforts si les cours ne remontaient pas. La réunion semestrielle de l'Opep, prévue le 24 juin à Vienne, paraît tout à fait appropriée pour décider d'une nouvelle baisse de production.
Car certains producteurs commencent à souffrir. «Nous vendons le baril à 10,5 dollars actuellement. Le Koweit sera confronté à une catastrophe économique si cette situation se poursuit», a averti dimanche le ministre koweïtien du pétrole, cheikh Saoud Nasser Al-Sabah, en précisant que le prochain exercice budgétaire pourrait accuser un déficit de 2 milliards de dinars (près de 4 milliards de francs) à cause de la faiblesse des cours.
Selon une simulation de l'hebdomadaire Pétrostratégies, les pays de l'Opep risquent sur les nivea