D'habitude, la planète boursière s'enrhume quand Wall Street
éternue. Hier, c'était encore mieux: il aura suffi que le Wall Street Journal se gratte le nez. Les bourses mondiales ont toutes dégringolé sans trop réfléchir: Paris (-2,58%, lire ci-contre la «tendance»), Londres (-2,41%), Francfort (-2,75%), Milan (-6,42%), de même que New York (-1,7% à mi-séance).
Qu'a donc affirmé le quotidien américain des affaires? Que la Federal Reserve envisage de relever prochainement ses taux d'intérêt. Le Wall Street Journal cite des sources proches de la banque centrale.
Le problème est de savoir quand la décision sera prise, et avec quelle ampleur. Face à un boom ininterrompu de l'économie depuis six ans, la banque centrale pourrait être tentée de jeter un seau d'eau froide (en relevant ses taux) pour éviter une surchauffe inflationniste. Ce genre de rumeur revient régulièrement, chaque fois démentie par les faits. A chaque fois, pourtant, les Bourses du monde entier paniquent: elles font profession d'anticiper les événements, mais leurs anticipations sont souvent lamentables. A force d'avoir tort, elles finiront bien par avoir raison et la FED finira bien par relever ses taux d'intérêt: ce jour-là, les Bourses auront raison de baisser. En attendant" Le problème, c'est que ces paris hasardeux ont des conséquences réelles: sur le marché obligataire, les taux d'intérêt à long terme remontent, anticipant le relèvement de taux à court terme (les taux directeurs des banques centrales). A Pa