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Libération

Six mois de suspension pour l'AMI. L'OCDE a plié devant la colère des opinions européennes contre le projet d'accord.

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publié le 29 avril 1998 à 23h52

«C'est Babaorum!». Venus «enterrer l'AMI», à l'appel des

organisations et associations opposées à la mondialisation, les irréductibles gaulois n'étaient pas plus de 400 dans les jardins du Ranelagh, dans le plus que chic quartier de Passy à Paris. Mais ils avaient le sentiment d'avoir stoppé la légion romaine, d'où l'image du village gaulois résistant à l'envahisseur, traduisez l'OCDE, qui campe à deux pas de là dans son château de la Muette. Depuis hier matin, en effet, la négociation sur l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) est officiellement mis en veilleuse pour six mois. Les ministres de l'Organisation de coopération et de développement économique, soulignent dans leur communiqué que cette pause de six mois doit permettre «de tirer le bilan et de mener de nouvelles consultations», en tenant compte «des résultats positifs obtenus, mais également des difficultés qui restent et des inquiétudes qui se sont exprimées».

L'OCDE s'est ainsi livrée, hier, à un joli exercice de communication. Premier message: le cap est maintenu. Ainsi, les ministres des pays membres «considèrent qu'il est extrêmement important de préserver l'ouverture des marchés et de maintenir l'élan de la libéralisation». Deuxième message, dans une déclaration séparée: les ministres ouvrent une «période d'évaluation et de nouvelles consultations». De plus, le ton a changé, comme si l'OCDE s'était rendu enfin compte du fossé qui la sépare des opinions publiques. Ainsi l'AMI devra prendre en compte