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Libération

Valeo a bien payé pour mieux fermer.

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par Richard MESNILDREY
publié le 29 avril 1998 à 23h51

Pour pouvoir fermer son site sans trop de problèmes, la direction de

l'usine Valeo d'Evreux a acheté le départ de quatre délégués CGT parmi les plus virulents. Cette information lâchée par un des intéressés (Libération du 15 Janvier 1998) vient d'être confirmée par la direction régionale du travail dans un rapport adressé au tribunal administratif. Le propos est clair: «L'entreprise a consacré en l'espace d'un mois une somme totale de 1 095 000 francs pour accompagner le départ de quatre militants syndicaux les plus actifs de l'établissement ["] afin de préserver un climat social le plus serein possible dans la perspective de la fermeture de l'usine». Quatre délégués CGT ont en effet obtenu des compensations financières à l'occasion de leur départ. Le premier à quitter l'entreprise a touché une «somme transactionnelle de 285 000 F» lors de son licenciement. 260 000 francs ont été versés au bénéfice de deux autres délégués CGT à l'occasion de leur démission. 200 000 F de «subvention» pour le premier «pour l'aider à créer son entreprise et 60 000 F d'aide financière» pour le second délégué dans le but identique de l'aider à «un projet personnel de création d'entreprise».

La démission du quatrième, Jean-Yves Delabarre, était, elle, assortie d'une embauche fictive par une entreprise de la région parisienne. Les conditions du départ de Jean-Yves Delabarre ont toujours été démenties par Valeo qui parle «de départ négocié assorti d'une transaction financière». Suite aux révélations