Tel-Aviv, envoyé spécial.
A son arrivée au pouvoir en 1996, Benyamin Netanyahou avait promis de procéder à une «révolution libérale». Pour les privatisations, la révolution est en marche. Pour le contrôle des changes, ce fut plus lent. Après des mois de tergiversations gouvernementales, ce contrôle a été supprimé. Dès lundi, les particuliers pourront sortir leurs capitaux à volonté. Plus aucune limite ne leur sera imposée sur le montant des devises qu'ils pourront acheter avant de partir à l'étranger.
L'interdiction d'ouvrir des comptes en banque ou d'acquérir des biens immobiliers à l'étranger sera supprimée. Les particuliers pourront également avoir des comptes en devises en Israël. Les fonds de pension pourront placer une partie de leurs liquidités à Paris, Tokyo, New York" N'importe où, pourvu que les affaires soient bonnes. Le gouvernement a aussi confirmé la convertibilité du shekel, une première. Mais les libéraux ont encore peur de la spéculation. Pour accéder aux produits dérivés israéliens, qui permettent de jouer sans limites avec une mise minimale, les investisseurs internationaux devront patienter encore.
Malgré cette restriction, le plan de libéralisation prête le flanc à la critique. En fait, Israël se trouve aujourd'hui dans une situation pour le moins étrange. Pendant les Cinq Glorieuses (de 1992 à 1996), le taux de croissance a dépassé 6% par an. Mais fin 1996, la reprise de l'inflation (13%) a sonné l'alerte. Pour enrayer la hausse des prix, la banque centra