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Libération

Les syndicats revigorés par les 35 heures. Dès le texte promulgué, ils s'attendent à négocier des milliers d'accords.

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publié le 6 mai 1998 à 2h56

La pression monte. Alors que le projet de loi sur les 35 heures

entame sa dernière ligne droite au Parlement, les syndicats s'apprêtent à livrer bataille sur le terrain. Et quelle bataille: la CFDT a mis en place un dispositif sans précédent dans son histoire pour ce qu'il est convenu d'appeler, dans l'entourage de Nicole Notat, «le plus grand défi revendicatif posé au monde syndical». La formule est un peu solennelle, mais elle pose le décor.

La CGT, après bien des débats internes, a décidé d'opter pour une attitude tout aussi offensive, allant jusqu'à évoquer une «grande avancée sociale» possible (1). «Avec les 35 heures, c'est toute la société qui est en train de bouger, et donc le syndicalisme aussi», déclare Jean-François Perraud, secrétaire confédéral chargé de la réduction et de l'organisation du travail. FO et la CFTC fourbissent aussi leurs armes. Les rencontres, les réunions de militants se multiplient et tous, à l'exception peut-être de la CGC, vont éditer des guides sur le thème «Bien négocier les 35 heures»" Après des mois d'attentisme, voire de scepticisme, et bien que les inquiétudes soient loin d'être toutes dissipées, les syndicats ont décidé de ne pas attendre l'an 2000 pour se jeter à l'eau. Par crainte d'être débordés, tout d'abord. Le CNPF a beau faire de la résistance, nombre d'entreprises commencent à regarder de près une éventuelle application de la loi. La CFDT s'attend ainsi à faire face à plusieurs milliers d'accords en l'espace d'un an. «Notre hypo