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Libération

Ces Danoises qui préfèrent le temps à l'argent. Un syndicat féminin a influé sur les revendications des grévistes.

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publié le 8 mai 1998 à 3h05

Dans une salle claire et spacieuse au rez-de-chaussée du siège

fédéral de la KAD, un syndicat ouvrier danois, les 17 responsables des différents secteurs discutaient hier avec animation de la réaction à adopter après l'intervention du gouvernement dans le conflit social. Le Premier ministre venait de décider la veille d'imposer aux partenaires sociaux un accord salarial qui a été voté jeudi par le Parlement avec obligation pour les grévistes de reprendre le travail hier soir à minuit (au-delà de ce délai, la grève est illégale, et passible d'amende).

Syndicat de femmes. Si la même scène se déroulait partout dans le pays dans les 25 fédérations syndicales, celle-ci était unique: les 17 participants étaient tous des femmes. La KAD, Fédération des ouvrières du Danemark, passe pour être le seul syndicat féminin au monde. Et cela depuis plus de un siècle. Ses 100 000 adhérentes sont surtout des ouvrières non qualifiées employées dans la sidérurgie, la métallurgie ou le nettoyage.

Dans ce conflit, la KAD a été à la pointe des revendications pour obtenir davantage de temps libre. Si la plupart des grévistes réclamaient une sixième semaine de congés payés, la KAD exigeait vingt jours de plus par an. Le plan du gouvernement prévoit deux jours de congés pour tout le monde, plus deux jours supplémentaires cette année et un l'an prochain pour les familles ayant des enfants de moins de 14 ans. «Cela va en tout cas dans la bonne direction, concède Kirsten Møller, coordinatrice du syndicat. T