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Libération

Les pétroliers fuient la Colombie. Les attentats et la hausse des coûts d'exploitation les incitent à partir.

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publié le 9 mai 1998 à 3h13

Caracas de notre correspondant

Les grandes compagnies pétrolières réduisent leurs opérations en Colombie. Quand elles ne se retirent pas purement et simplement du pays. C'est le cas notamment de Shell, qui vient d'y suspendre toutes ses activités, bien que la major hollandaise ait encore signé le mois dernier un accord avec Bogota pour l'exploration maritime de gaz. British Petroleum a, elle, transféré son siège régional de Colombie à Caracas (Venezuela), où elle entend recentrer ses investissements dans le sillage de la spectaculaire ouverture pétrolière offerte par le gouvernement vénézuélien. Enfin, le groupe Triton Energy a chargé un cabinet d'avocats internationaux de vendre tous ses avoirs colombiens. Et d'autres «désertions» sont annoncées dans les toutes prochaines semaines. «Pendant longtemps, explique l'un des porte-parole de BP à Caracas, William Fernandez, la Colombie a été l'un des pays les plus attrayants en matière d'investissements pétroliers. Mais, aujourd'hui, il y a au moins deux facteurs qui obscurcissent le paysage: la recrudescence des attentats de la guérilla contre les oléoducs et la renégociation par Ecopetrol, la compagnie d'Etat, des contrats avec les entreprises étrangères. Les coûts d'exploitation deviennent faramineux, ce n'est donc plus rentable du tout.» De fait, les guérilleros colombiens ont perpétré par exemple en 1997 quelque 65 attentats contre des oléoducs, entraînant la destruction de millions de litres de brut. Ils imposent par ailleur