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Libération

Une casserole en cuivre pour Pechiney. Il veut fermer sa raffinerie limousine. Les élus crient à la collusion d'intérêts.

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publié le 11 mai 1998 à 3h14

Limoges, correspondance.

C'est décidé, l'usine de la CGEP (Compagnie générale d'électrolyse), tout près de Limoges, au Palais-sur-Vienne, doit fermer. Officiellement, selon le groupe Pechiney, actionnaire majoritaire (57%), elle perd de l'argent (les estimations varient de 75 à 100 millions de francs cumulés sur les quatre derniers exercices) en raison de difficultés d'approvisionnement. Sur les 244 emplois de la dernière raffinerie française de cuivre, spécialisée dans le recyclage de déchets cuivreux, 200 doivent disparaître. Seule la fonderie restera en place. Inutile de dire que les élus du département la trouvent mauvaise et désignent les responsables. Le député-maire socialiste de Limoges, Alain Rodet, dénonce une collusion d'intérêts entre Pechiney et les Belges de l'Ancienne union minière du Haut-Katanga, eux aussi actionnaires. C'est «le résultat d'une lutte au sein du capital de la CGEP, entre le groupe Pechiney, majoritaire, et des intérêts belges issus de l'Ancienne union minière du Haut-Katanga qui a toujours été intéressée par le cuivre. Certes, la CGEP perd de l'argent, mais les pertes de 1997 représentent moins de 2% du bénéfice du groupe Pechiney», expliquait-il à l'Assemblée le 21 avril. Surtout, les Belges possèdent, sur leur sol, une activité du même type que celle située dans la Haute-Vienne. Du coup, pour Robert Savy, président socialiste du conseil régional du Limousin, «la vraie raison ne serait-elle pas que l'actionnaire belge veuille faire dispara