L'arsenal de Toulon est trop cher. C'est la conviction du ministère
de la Défense, qui vient de confier à un chantier privé la réparation d'un bateau de la marine nationale, déclenchant un beau tollé syndical (lire ci-dessus). Le problème, c'est que dans le reste de la Direction des constructions navales (DCN) et notamment à l'arsenal de Brest , on n'est pas loin de partager cette opinion.
Selon nos informations, la DCN de Brest a fourni des devis nettement plus bas que ceux de l'établissement de Toulon pour la réparation du Jules-Verne et du Var. Ces deux bateaux, un navire-atelier et un pétrolier-ravitailleur, ont été endommagés fin janvier lors d'une collision au cours d'un exercice nocturne de ravitaillement à la mer.
L'arsenal de Brest aurait proposé de réparer le Var pour un somme environ 20% inférieure à la facture toulonnaise (23,3 millions de francs). Très abîmé, le bateau n'est cependant pas en état de faire route en toute sécurité jusqu'au port breton. L'option a été abandonnée, d'autant que le bureau d'études Technitas proposait, lui, un prix de 11,15 millions pour des travaux à réaliser dans un chantier civil marseillais. Un devis moitié moins cher pour un délai nettement plus court (quatre mois et demi au lieu de sept). «Les différences sont telles que le gouvernement a été conduit à choisir le chantier privé», explique-t-on au ministère de la Défense. Quant à Jean-Yves Helmer, délégué général pour l'armement, il plaide pour «une bonne gestion des crédits de l'