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Libération

Pour «sauver» le Mondial, Air France joue l'ouverture. Hier, le PDG a convié les pilotes qui menacent de faire grève.

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publié le 15 mai 1998 à 1h20

S'agit-il d'un immense coup de bluff? En menaçant de bloquer le

trafic aérien pendant le Mondial, les pilotes d'Air France tétanisent littéralement la direction de la compagnie. Oseront-ils (pourront-ils?) déclencher la grève la plus impopulaire de leur histoire pour faire valoir leurs revendications salariales? Conscient de la responsabilité nationale qui lui échoit, le PDG d'Air France a décidé de ne pas attendre d'avoir la réponse à cette question pour tenter de régler ce conflit. Hier après-midi, Jean-Cyril Spinetta a donc convié toutes les organisations syndicales de pilotes à une réunion, au cours de laquelle il a tenté ce qu'il convient d'appeler une «ouverture». Tout en maintenant l'objectif économique qu'il a fixé en début d'année ­ réduction de 15% des coûts salariaux des pilotes, soit une économie de 500 millions de francs ­, le successeur de Christian Blanc a proposé d'y parvenir autrement que par l'échange salaire/actions tel qu'il avait été présenté en février et contesté depuis par les navigants. Il y a quelques semaines déjà, la direction d'Air France avait fait savoir qu'elle ne passerait pas en force sur ce sujet. Baisse progressive. Les pilotes pourraient donc avoir le choix entre deux possibilités: l'ancienne et la nouvelle. D'une part, accepter une diminution de 15% de salaire en trois ans contre des titres Air France, puisque, dans le cadre de l'ouverture du capital de la compagnie en septembre prochain, 10% des actions leur seraient réservés. D'autre