Les 35 heures ne mettent pas seulement sur des braises les chefs
d'entreprise: les inspecteurs du travail s'énervent aussi, mais pour d'autres raisons. Hier, ils ont observé une journée de grève pour protester contre une réduction d'effectifs: 57 postes d'ici 1999 à la direction départementale du travail de Paris (DDTEFP). Et quelques-uns, regroupés en intersyndicale CFDT-CGT-FO, sont venus manifester sous les fenêtres de Martine Aubry.
«Depuis longtemps, on demande du renfort et c'est le contraire qui se produit. On va vers l'asphyxie. Dans un quart des 38 sections de Paris, il manque des contrôleurs du travail, les procès-verbaux ont chuté de 40%, les rendez-vous doivent se prendre plusieurs semaines à l'avance», dénonce Luc Beal-Rainaldy (CFDT). A Paris (une zone qui couvre 1,25 million de salariés), le nombre d'agents est passé de 598 en 1989 à 483 aujourd'hui (454 équivalent temps plein), soit une baisse de près de 20% toutes catégories confondues: inspecteurs, contrôleurs (spécialisés dans les petites entreprises) et administratifs. Or, l'arrivée des 35 heures signifie pour ces fonctionnaires un surcroît de contrôles, en plus des missions classiques.
«Contradictions». Dans sa loi sur les 35 heures, Martine Aubry a pourtant limité à 15 le nombre de postes supplémentaires d'inspecteurs du travail pour toute la France. «Nous voulons mettre la ministre devant ses contradictions. Ce n'est pas possible de faire, d'un côté, de l'affichage sur les 35 heures et de retirer, de l'au