Menu
Libération

Les dépenses de santé tutoient le plafond. La Cnam a révisé ses chiffres. Alarmant.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 mai 1998 à 1h09

Les chiffres des dépenses d'assurance maladie, publiés hier par la

Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), ont fait soufflé un vent de panique au ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Il y a de quoi. Ces dépenses ont progressé de +0,4% en mars. En partie à cause de la grippe. «Un mauvais résultat», constatent sans barguigner les conseillers de Martine Aubry. Mais la mauvaise surprise ne s'arrête pas là. Depuis le début de l'année, les dépenses de médecine de ville ont déjà progressé de 1,6%. Or, l'objectif assigné aux médecins libéraux, généralistes et spécialistes, pour 1998 limite leur évolution à 1,8%. Autant dire qu'ils ont consommé en un trimestre la plus grosse partie de leur enveloppe. Pour rester dans l'enveloppe, il faudrait maintenant que le volume de leurs prescriptions et de leurs honoraires restent quasiment stable sur les neufs prochains mois. Une véritable gageure. A défaut d'y parvenir, les médecins s'exposent à subir en 1999 des sanctions financières sous forme de reversement à la sécu d'une partie de leurs honoraires. Ce qu'ils n'apprécient guère. Prévisions faussées. Certes, Martine Aubry redoutait cette mauvaise nouvelle. Devant la commission des comptes de la Sécurité sociale, le 11 mai, elle n'avait pas caché que «les indications sur les premiers mois de 1998» étaient «inquiétantes». Mais personne au ministère ne s'attendait à une envolée des dépenses d'une telle ampleur. Les statisques mensuels fournies par la Cnam montraient bien sur les d