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Libération

Privatisation avant octobre 1999, 620 milliards de vente d'actifs""Le regime minceur du lyonnais est avancé.

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publié le 16 mai 1998 à 1h27

Le lion, symbole du Crédit Lyonnais, échappe à l'abattage, mais

l'animal va perdre de sa superbe. Dominique Strauss-Kahn, le ministre de l'Economie, s'est engagé par écrit auprès de la Commission européenne à vendre la plupart des actifs que la banque publique détient encore en Europe. En outre, elle devra être privatisée d'ici au 1er octobre 1999. En contrepartie, Bruxelles accepte de donner son feu vert à la plus faramineuse aide d'Etat jamais versée à une entreprise de l'Union européenne (80 milliards de francs selon Paris, entre 150 et 190 milliards selon la Commission). Le deal, qui a obtenu jeudi le quitus des vingt chefs de cabinet des commissaires européens, sera officialisé le 20 mai. La longue saga du Lyonnais prendra ainsi fin, ou en tout cas son versant bruxellois.

Après plusieurs mois de blocage et d'incompréhension réciproque, DSK et Karel van Miert ont fini par s'entendre. Au final, Paris a accepté les principales exigences de Bruxelles au chapitre cessions: le bilan du Crédit Lyonnais sera bien réduit de 620 milliards de francs par rapport à ce qu'il était en 1994. La raison en est simple: à l'époque, l'aide d'Etat était censée se monter à 40 milliards de francs. Depuis, l'aide a été au minimum doublée et sans doute triplée" Pour Bruxelles, il s'agissait de rétablir l'équilibre concurrentiel (sinon, cela reviendrait à pénaliser les banques qui ne font pas ou moins de conneries).

Toutefois, la bête ne sera pas tondue d'aussi près que l'aurait souhaité Bruxelles.