Menu
Libération

Daimler rend le ciel d'Airbus opaque. En rachetant Chrysler,le constructeur affiche son recentrage sur l'automobile.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 1998 à 1h09

L'ambiance risque d'être électrique cette semaine, à Berlin. Un

grand Salon aéronautique y réunit à partir d'aujourd'hui la crème de l'industrie aérospatiale européenne, alors que celle-ci est sens dessus dessous, voire davantage dessous que dessus. Passé de Hanovre à Berlin au début de la décennie, alors que l'industrie aéronautique d'outre-Rhin venait d'être regroupée à la hussarde sous la bannière de Daimler-Benz (Dasa), ce Salon était devenu le symbole du retour des ambitions de l'Allemagne dans ce secteur stratégique monopolisé par la France et la Grande-Bretagne. C'était en quelque sorte le pendant allemand des grands Salons du Bourget (qui se tient dans la banlieue de Paris les années impaires) et de Farnborough (organisé près de Londres les années paires). Il apparaissait, ces dernières semaines, comme la plate-forme idéale pour discuter en paix, dans la moiteur des stands préfabriqués, du dernier projet en vogue, celui d'une grande société aéronautique européenne civile et militaire qui serait issue de la fusion du français Aérospatiale, du britannique British Aerospace et de l'allemand Dasa.

Grain de sable. C'était avant Daimler-Chrysler. Il y a dix jours, le groupe allemand a annoncé qu'il prenait le contrôle de l'américain, créant un géant de 750 milliards de francs et amorçant ainsi un recentrage très net sur l'automobile. Certes, le patron du nouvel ensemble, Jürgen Schrempp, a juré qu'il n'était pas question de se désengager de l'aéronautique, mais il ne pouvai