Neuf heures pile. A l'entrée du prestigieux bâtiment du conseil
général de la Vienne à Poitiers, un groupe de jeunes gens attend. Ce matin, l'équipe qui chapeaute le développement économique et des agents de l'ANPE organisent une présélection de «chargés de clientèle» pour le compte de Cegetel. Depuis le mois de février, le téléphoniste a installé sur la zone d'activité du Futuroscope un centre d'appel qui assure le suivi-clientèle des possesseurs de portables abonnés à SFR. Dopé par le boom du mobile, ledit centre embauche 15 jeunes par semaine. Et c'est le département qui se charge de lui présenter ses futures recrues. Le recrutement n'était pas sa vocation, ça l'est devenu: deux personnes sont à plein temps sur ce dossier, plus une de l'ANPE. Elles reçoivent un courrier de ministre qu'elles épluchent, dans lequel elles sélectionnent des candidats, mis en fiche puis convoqués à des tests, à des entretiens et, au final, priés de se présenter chez le «client», Cegetel, qui prend ou ne prend pas. Cette aide au recrutement fait partie du package que la Vienne a mis en place pour attirer des centres d'appel sur son territoire; un package conséquent, à la mesure de l'enjeu: créer dans la région 1 200 à 1 300 emplois de télétravailleurs d'ici à l'an 2000. La zone d'activité du Futuroscope abrite déjà sept centres d'appel, qui emploient environ 600 personnes. Pour séduire d'autres candidats, Poitiers met en avant son vivier de jeunes (28 500 étudiants, dont 5 000 qui, chaque année